Après un été riche en actualités géopolitiques, cette rentrée annonce un agenda tout aussi rempli. Pour ne citer que les événements majeurs, les élections et premiers mois de mandats des Présidents Trump ou encore Macron, les discussions interminables autour du Brexit, les événements récents qui ont lieu au Venezuela, les actes militaires émanant de Pyongyang, ou encore la menace terroriste qui s’intensifie, force est de constater que le risque politique devient de plus en plus présent et débouche sur un contexte mondial très incertain.

 

Terrorisme, populisme et protectionnisme en tête…

Les dernières études du courtier Aon et de l’assureur-crédit Coface viennent apporter des précisions quant à la nature de ces risques et leurs impacts. Tout d’abord, l’augmentation du nombre et de la fréquence des actes terroristes ont un impact fort sur le comportement des particuliers et des entreprises. Ce sont en effet ces deux populations qui sont le plus touchées par ces risques.

De plus, et à juste titre selon les études précédentes, les entreprises craignent une montée du protectionnisme et de l’altermondialisme entraînant à terme de potentielles pertes financières. Selon Euler Hermes, il y aurait entre 600 et 700 nouvelles barrières commerciales érigées chaque année dans le monde depuis 2014.

Baisse de la croissance, fluctuations des cours monétaires ou encore pertes humaines, le risque politique a des impacts significatifs et dommageables sur un grand nombre d’acteurs.

Une réponse timide mais croissante de la part des assureurs

A l’image de la carte interactive des risque publié chaque année par Aon Risk Solutions, les assureurs ont conscience que le risque politique est une inquiétude de plus en plus présente chez leurs clients. C’est aussi le cas plus récemment de WeSpecialty qui a lancé l’année dernière une offre spécifique « Political Violence – Terrorism – Political Risk ».

Canopy, le nom de l’offre développée avec l’assureur Hiscox, a pour cible de couvrir les risques de violence politique, de terrorisme et les risques politiques sur les marchés londoniens et continentaux. Le public visé concerne les industriels, les traders de matières premières ainsi que les entreprises internationales dont les marchés correspondent à des zones considérées comme sensibles. Avec une couverture allant de la protection des intérêts et biens mobiles ou statiques jusqu’aux conséquences d’un aléa politique, cet assureur entend continuer son développement sur des marchés spécialisés.

On compte environ une soixantaine d’assureurs dans le monde proposant ce type de garanties, dont les clients sont surtout des multinationales. La complexité de leur métier réside dans la difficulté à proposer des garanties dans certains pays là où justement le risque serait le plus élevé pour les souscripteurs.

Si cela est rassurant de voir que les assureurs permettent aux professionnels – qui sont les premiers touchés par le risque politique – de se couvrir contre les dommages potentiels, la vitesse à laquelle augmente ces risques et leur complexité posent la question de l’adéquation de l’offre assurantielle avec les besoins réels des acteurs qui opèrent en première ligne dans ce contexte instable.