Le marché de l’économie collaborative pourrait être multiplié par 20 d’ici 2025 et dépasser les 330 milliards de dollars, selon une étude PWC en mai 2015. Cette transformation profonde et rapide des modes de consommation redéfinit le métier des assureurs : il ne s’agit plus d’assurer un bien mais un usage, par les détenteurs et leurs usagers. Cela va également  faire évoluer les pratiques de gestion des risques et remettre en cause les modes de distribution traditionnels. Les assureurs doivent être à l’écoute de ces tendances et faire preuve d’inventivité pour s’adapter à cette nouvelle donne.

Bien que le mouvement n’en soit qu’à ses débuts, les assureurs ont conscience qu’ils ont une véritable place à prendre dans cette économie florissante

Un marché prometteur pour les assureurs

 Les perspectives de croissance sont bien identifiées par les compagnies d’assurance. Elles ont pour l’heure, tendance à s’engager de deux manières : en tant qu’assureurs et en tant qu’investisseurs.

À titre d’exemple, l’assureur Generali s’est allié à  Ouicar, la start-up de location de véhicules entre particuliers. La société assure ainsi les transactions entre locataires et propriétaires des véhicules le temps de l’échange. Le bonus des acteurs n’est donc pas impacté en cas de dommage. Grâce aux données cumulées par ces startups, les compagnies d’assurance ont su créer des contrats adaptés à leur activité. Elles mobilisent aussi, sur ce même principe, leur filiale d’assistance à l’image de Mondiale Assistance pour Drivy.

Certains assureurs préfèrent s’associer aux entreprises de la « sharing economy » en prenant part dans leur capital. La MAIF a investi 2,6 millions d’euros dans la start-up Koolicar, et 4 millions d’euros dans la société GuestoGuest, plateforme d’échange d’habitation entre particuliers. Cette initiative révèle une volonté forte de la MAIF de s’engager durablement dans cette nouvelle économie, en accompagnant les nouveaux acteurs du marché. Pascal Demurger, Directeur du groupe MAIF, déclare que « la MAIF entend être l’assureur de référence des jeunes acteurs de cette autre économie ».

La société est allée jusqu’à créer une équipe dédiée à l’économie collaborative et aux nouveaux usages émergents. Le rôle de cette entité est de faciliter et développer des liens entre la mutuelle et les startups de l’économie collaborative.

De nouveaux modèles d’affaires pour les assureurs

Enfin, l’économie collaborative invite parfois les assureurs à repenser leur modèle d’affaires pour faire face à l’arrivée de nouveaux entrants. A titre d’exemple, des entreprises comme Friendsurance ou encore jFloat proposent aux assurés de mutualiser une partie de leurs primes d’assurance  dédiées au financement des sinistres mineurs, et ce sans passer par une compagnie d’assurance. La confiance est ainsi transférée à la communauté, et n’est plus l’instrument des compagnies d’assurance.

Ces nouvelles formes de consommation  tournées vers le partage et la collaboration confrontent ainsi les assureurs à repenser leur métier. Toutefois, pour profiter pleinement de ces perspectives de croissance, les assureurs ne doivent pas se limiter à créer de nouvelles offres, mais engager une réelle démarche de transformation.