L’avènement de l’internet des objets ces dernières années a marqué le début d’une nouvelle ère pour  la domotique. Ce terme issu du latin domus (« maison ») désigne l’ « ensemble des techniques et des études tendant à intégrer à l’habitat tous les automatismes en matière de sécurité, de gestion de l’énergie, de communication… » (Source : Larousse). Fort d’un marché français évalué à 900 millions d’euros en 2014 à la faveur d’objets aussi innovants les uns que les autres, la domotique n’est désormais plus uniquement l’apanage d’industriels et  autres start-up.

Les assureurs y voient également la possibilité de diversifier leurs offres  aussi bien dans l’assurance de biens que dans l’assurance santé, sur le marché des particuliers comme sur celui des professionnels.

Quand la domotique inspire de nouvelles offres en assurance

Bien que le confort soit au cœur de la décision d’équiper un logement en systèmes domotiques, la vocation de ces derniers va désormais au-delà de leur périmètre stricto sensu. En effet, certains systèmes domotiques sont utilisés dans la prévention de risques incendies ou dégâts des eaux, ou encore jouent un rôle dans l’assistance aux personnes en situation de handicap ou de dépendance. Les synergies entre les offres domotiques et l’univers de l’assurance ont eu pour conséquence l’apparition d’offres d’assurantielles parmi lesquelles la box habitat de BNP PARIBAS Cardif Italie, lancée en février 2014 qui intègre surveillance et assistance dans un contrat multirisques habitation. De même, la MAAF à travers son partenariat avec VERISURE propose une offre complète de télésurveillance avec une garantie à vie du matériel de sécurité. Dans une moindre mesure, Allianz a également offert à ses nouveaux clients des détecteurs de fumé  dans le cadre d’un partenariat avec  l’entreprise NEST, filiale du groupe ALPHABET.

Ces évolutions technologiques trouvent également écho auprès des professionnels grâce à l’immotique. Ce néologisme est utilisé pour désigner  la domotique à l’échelle d’un grand bâtiment, immeuble, grand site industriel ou tertiaire. La normalisation des différents protocoles techniques utilisés jusqu’à présent devrait contribuer au développement de ce marché qui se distingue des particuliers du fait d’une population d’avantage sensibilisée à la prévention de certains risques et surtout motivée par l’ampleur des économies qu’ils pourraient en tirer.publiques permettent de les couvrir.

La domotique au cœur de la prévoyance et de la dépendance

La domotique offre par ailleurs de nombreuses possibilités en matière d’aide à la personne. Dans une société dans laquelle l’espérance de vie s’allonge année après année, l’enjeu majeur de la maison intelligente est pour 55% des personnes, de favoriser l’autonomie des personnes âgées  comme le relève un sondage de l’observatoire Promotelec du confort dans l’habitat. La domotique représente de fait une opportunité de croissance de « silver economie » ou économie des séniors en proposant des technologies innovantes en soutien de la perte d’autonomie allant d’un simple système d’alerte en cas d’incident à un robot humanoïde. Le défi pour les assureurs dans les années à venir consiste alors à trouver le moyen de substituer, par des innovations domotiques, tout ou partie du capital perçu par les personnes sinistrées ayant souscrit un contrat de prévoyance ou un contrat d’assurance vie avec option dépendance.

De nombreux freins se dressent devant la généralisation de la maison domotique, en premier lieu le rythme pas suffisamment soutenu du renouvellement du parc immobilier. Entre autres freins, la réticence d’une partie de la population  à « rendre commun » ses habitudes de vie ou de certains professionnels de la santé pour qui l’essor de la domotique va dans le sens de la réduction de l’intervention humaine. Enfin le tarif des solutions domotiques proposées demeure pour l’instant hors de portée d’une frange de la population, et très peu d’initiatives publiques permettent de les couvrir.