Le projet de loi doit être examiné en seconde lecture par le Sénat mais les réactions face au texte ne se sont pas faites attendre.

D’aucuns parlent de sérieux coup donné à l’Assurance Vie alors que d’autre estiment qu’il s’agit davantage d’un dispositif qui risquerait de brider ce type d’investissement, placement préféré des Français.

 

Une disposition restrictive

La nouvelle mouture prévoit en effet que le Haut Conseil de Stabilité Financière puisse prendre des mesures pour préserver l’équilibre financier. Concrètement, cela signifie que l’instance peut décider de limiter, retarder, voire bloquer les rachats de placements en assurance vie en euros à l’exception de certaines situations personnelles du détenteur, telles que la perte d’emploi ou l’achat d’un logement.

Certaines institutions publiques estiment que ce dispositif protègera davantage l’épargne des français en limitant les pertes significatives de valeur des placements et que, ainsi, les épargnants ne réorienteront leurs investissements sur des produits plus rémunérateurs une fois que les taux seront plus élevés.

A contrario, ses principaux détracteurs voient dans cette limitation une intrusion dans la liberté des épargnants voire une atteinte au droit de propriété.

 

Quels impacts pour les assureurs ?

Avec des taux d’intérêt faible, les assureurs ne pourront pas proposer des taux de rendement élevés à moins de s’engager dans une concurrence accrue pour tenter d’attirer les épargnants en promettant de meilleurs retours sur investissement.

De même, afin d’anticiper ces nouvelles contraintes, il est possible que les souscripteurs veuillent basculer une partie de leurs fonds en euros en unité de compte (UC) pour ne pas êtres soumis à ce blocage. Alors que les fonds en euros sont de moins en moins « performants », ce coup de projecteur indirect sur les fonds en UC peut apparaître comme un nouveau « gisement » de croissance qui génère davantage de frais de gestion.