L’état débloque en urgence des crédits et les assureurs se mobilisent pour aider les sinistrés

Les intempéries qui ont frappé la France entre fin mai et début juin 2016 sont lourdes de conséquences pour plusieurs dizaines de milliers de victimes.

Selon une estimation de l’Association française de l’assurance le 7 juin 2016, le coût des dommages liés aux inondations serait compris entre 900 millions et 1,4 milliard d’euros avec 150 000 déclarations de sinistres à terme. Un premier bilan établi par l’Argus de l’Assurance fait état de plus de 80 000 déclarations de sinistres établies auprès de dix assureurs dommage. Covéa serait actuellement en tête du nombre de demandes, avec 24 000 dossiers, suivi, entre autres, par la Macif avec 13 000 dossiers enregistrés et la Maif avec près de 11 000 déclarations.

Face à cette situation exceptionnelle, le Gouvernement tente de rassurer les sinistrés en annonçant le versement d’une aide par le fonds d’urgence mis en place par l’État. Le montant serait d’environ 500 euros par foyer sinistré.

Par ailleurs, grâce au régime des catastrophes naturelles du code des assurances, en vigueur depuis 1982, les indemnisations devraient pouvoir être facilitées.

Face à cette situation inhabituelle, les assureurs ont déclenché leurs plans d’urgence depuis fin mai. Ainsi, l’indemnisation des dommages non significatifs peut se faire sans l’envoi d’experts sur place, avec pour seules preuves des factures ou des photos. Pour les petits montants, les assureurs peuvent rembourser leurs clients sur simple description du sinistre au téléphone. Aussi, les assureurs ont dépêché de toute urgence des experts sur place, ainsi que des cars pour faciliter les formalités administratives. Les assureurs essaient ainsi de simplifier les démarches afin de satisfaire au mieux leur clientèle en état de choc.

 

Les pouvoirs publics étaient-ils suffisamment préparés ?

Les crues n’ont pas été anticipées à temps, malgré des prévisions de crue centennale de la Seine. Ainsi, un exercice de simulation d’inondation de la Seine – EU SEQUANA 2016 – avait déjà été réalisé en mars-avril 2016, à l’initiative de la préfecture de police à Paris et en Seine-et-Marne. Cette opération avait mobilisé plusieurs centaines de sauveteurs, policiers, les entreprises assurant le service public (RATP…), ainsi que d’importants moyens logistiques. Les plans de continuité d’activité sont donc importants lors de la survenance de situation de crise. Mais, malgré le bilan positif de l’opération EU SEQUANA, il semble que les pouvoirs publics se sont retrouvés plutôt démunis face à l’ampleur de la catastrophe.

Le Conseil des Ministres a décrété l’état de catastrophe naturelle mercredi 8 juin 2016, facilitant ainsi les remboursements.

Il s’agit là d’un nouveau défi à relever pour les assureurs, à la fois sur le plan financier et sur le plan de la satisfaction client. Déjà fragilisés par la loi Hamon, les assureurs doivent faire preuve de réactivité et de disponibilité.