Depuis quelques années, la micro assurance permet aux populations les plus fragiles d’accéder à des produits d’assurance grâce à des cotisations moins élevées que les formules classiques. En parvenant à améliorer les conditions de vie de ces populations, elle a su frayer son chemin dans le vaste monde de l’assurance en attirant des millions de personnes. Quelles sont ces perspectives d’évolution ? Petit tour d’horizon en Afrique, le berceau de la micro-assurance…

 

Une forte progression en Afrique…..

Certes, la micro assurance ne représente pas l’activité première des principaux assureurs, mais détient des avantages non négligeables pour ces derniers : elle permet de renforcer la responsabilité sociale de l’entreprise, d’améliorer son image de marque et de pénétrer de nouveaux marchés afin de développer de nouveaux relais de croissance.

Malgré le faible taux de pénétration du secteur de l’assurance sur le continent, qui avoisinait les 1,5% (hors Afrique du Sud) en 2015, le marché connaît une croissance certaine illustrant la manne qui s’offre aux assureurs.

En effet, selon les experts présents à la 11eme Conférence de la micro assurance, organisée à Casablanca, du 3 au 5 novembre 2015, le secteur de la micro assurance en Afrique aurait atteint 30% de croissance en trois ans. « Le total des primes de micro assurance émises dans la région a atteint près de 647 millions USD, contre 387 millions USD en 2011 ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une véritable aubaine s’offre à l’Afrique et aux assureurs décidés à se lancer dans cette aventure.

 

…soutenue par l’essor du canal mobile

L’Afrique se convertit peu à peu à la protection des personnes exclues des circuits traditionnels de l’assurance (assurance vie, santé) et dans une moindre mesure à la protection des biens. La téléphonie mobile contribue fortement à ce développement en donnant un coup d’accélérateur à ce marché. Par exemple, au Cameroun, l’assureur ACTIVA s’est engagé dans la micro-assurance mobile en lançant Activa Makala, une offre dédiée à prévenir les incapacités temporaires ou permanentes des populations à faible niveau de revenu.  Les versements de primes et règlements de sinistres se font via Orange Money, le porte-monnaie électronique de l’opérateur Orange.

Quand on sait que « le continent compte plus de 800 millions d’abonnés au téléphone mobile sur une population totale de 1,14 milliards d’habitants, [et que] dans certaines zones, le taux d’équipement atteint 100%, alors que le taux d’équipement en électricité est de 40 % », on comprend mieux pourquoi les assurances ont exploité ce canal de distribution. Grâce à ces partenariats à l’instar d’Orange et du Groupe NSIA, ou encore l’opérateur Tigo et la compagnie d’assurance Vanguard Life , chacun y trouve son compte :

  • Les assureurs augmentent leurs volumes de vente et atteignent une part plus importante de la population
  • Les opérateurs fidélisent leurs abonnés et gagnent des revenus additionnels
  • Les clients bénéficient d’un meilleur accès à des produits d’assurance bon marché, faciles à comprendre et à régler.

Les technologies mobiles représentent sans nul doute, un levier de développement de la micro-assurance en Afrique en démocratisant son accès et en s’adaptant aux besoins particuliers de la population friande de ce type de produits.

Quid de la France ? Un tel business model est-il facilement transposable en Europe et particulièrement en hexagone ?