Lors de son passage sur France 2 lundi 8 décembre, le premier ministre Manuel Valls s’est félicité de la signature d’un nouvel accord de branche pour le secteur de l’assurance dans le cadre du pacte de responsabilité. Cet accord porte les promesses d’embauches sur le secteur à hauteur de 38 000 d’ici la fin de l’année 2017.

Les promesses de l’accord de branche

Reposant sur le principe du gagnant-gagnant, le pacte de responsabilité promettait aux entreprises des baisses d’impôts et de cotisations à hauteur de 41 milliards d’euros en échange de créations d’emplois dans les différentes branches suivies par le ministère du travail (50 en tout). Six branches avaient déjà communiqué sur la signature d’accords similaires quand, début décembre, les organisations syndicales et la FFSA ont pu annoncer la conclusion d’un nouvel accord dans le secteur de l’assurance.

Ratifié par quatre des six syndicats représentatifs du métier (CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa), l’accord promet la création de 38 000 nouveaux emplois dont un nombre grandissant de contrats d’apprentissages (5 000 à la fin de l’année 2017 contre 3 800 aujourd’hui). C’est donc au total plus de 12 500 emplois qui seront créés dans le secteur chaque année, un chiffre qui redonne de l’espoir quand les chiffres du chômage annoncés depuis de longs mois ne cessent de se détériorer.

Au-delà des créations d’emplois mises en exergue par l’accord, dans un entretien à l’argus de l’assurance, le Directeur des affaires sociales de la FFSA affirme sa volonté de permettre à tous les salariés de la branche d’appréhender  au mieux les enjeux de la transformation numérique par la mise en place d’un certificat digital.

 Au-delà des promesses, un constat à nuancer

Même si le nombre d’emplois créés avancé par les organisations syndicales est important, son impact réel sur le secteur de l’assurance est à nuancer.

La pyramide des âges dans les métiers de l’assurance est favorable au renouvellement d’emplois. Selon les chiffres avancés par l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance, 16,6 % des salariés de l’assurance sont âgés de 55 ans ou plus quand seuls 14,3% sont âgés de moins de 30 ans. Les créations d’emplois affichées par l’accord de branche seront donc en partie absorbées par le renouvellement des postes suite aux départs en retraite.

Sans tenir compte de l’accord de branche, l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance anticipait un peu plus de 35 000 créations d’emplois réparties sur les trois années à venir. L’effort que représente le présent accord ne se chiffre donc qu’à 3 000 emplois réellement nouveaux.

Et c’est ce décalage que tiennent à souligner la CGT et FO, les deux syndicats représentatifs du secteur non signataires de l’accord.

 

À l’évidence, donc, la signature de cet accord de branche dans l’assurance est synonyme de créations d’emplois, même s’ils sont moins nombreux  que les chiffres initialement affichés. En outre, un accord visant à renforcer la politique de formation par l’embauche d’alternants et à accompagner les salariés dans la transformation numérique ne peut qu’être bénéfique au secteur.