Chaque année en France, 5 millions de constats amiables voient le jour suite aux incidents des automobilistes. Il s’agit d’une pile de papiers un peu plus grande que la Tour Eiffel à traiter chaque année depuis 1968, date de sa généralisation. Une procédure passée de mode à l’heure du tout connecté? Réponse en 2015 où l’e-constat remplacera petit à petit son ancêtre.

L’e-constat, qu’est-ce que c’est ?

Issu d’un projet conjoint du groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) et de la fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), cet outil permettra de réaliser un constat amiable depuis son smartphone. L’application disponible gratuitement sur iOS et Android facilitera la saisie du document sur le téléphone. Les informations saisies seront les mêmes que le format papier afin de mettre l’utilisateur en confiance. Ils auront la possibilité de joindre à leur constat des photographies des dégâts matériels.

Après avoir signé avec le doigt sur le smartphone, le constat sera directement transmis à l’assurance et un SMS sera envoyé aux deux assurés afin de confirmer la bonne réception du constat. Concernant la signature du constat, certains évoquent une lecture d’empreintes digitales, d’autres parlent d’une signature comme on le fait déjà à la réception d’un colis. Dans les deux cas, la signature électronique mettra sûrement en évidence certains soucis de sécurité et risques de piratage.

L’application sera conçue à l’image du format papier : facile d’utilisation et accessible à tous (équipés en smartphones bien entendu).

Pourquoi un constat sur smartphone ?

L’e-constat est un progrès pour l’assureur comme pour l’assuré. L’assureur y verra tout d’abord un gain de temps important dans la gestion du sinistre (déjà numérisé) donc une réduction des coûts.

Le smartphone se généralisant, l’assuré, lui, n’aura plus à se demander s’il lui reste un constat dans la boîte à gants, il l’aura dans sa poche. Certains champs comme l’immatriculation, le modèle du véhicule, le numéro de l’assuré ou les coordonnées personnelles pourront être pré-remplis, ce qui apportera à la fois un gain de temps et une réduction des erreurs de saisie. D’autre part, le délai de traitement de son remboursement et de sa prise en charge sera réduit.

D’après la FFSA, les deux parties choisiront d’envoyer chacun une version du constat si les deux sont équipés de smartphones, ou un seul constat si une seule personne est équipée.

Enjeux pour les années à venir ?

La généralisation de cet usage devra néanmoins passer par une communication poussée de la part des assureurs. En effet, les Pays-Bas qui ont lancé ce service en 2011 ne comptent aujourd’hui que 5% de constats remplis sur smartphones  .

Dans un second temps, il sera envisagé d’étendre l’e-constat aux déclarations de dégâts des eaux et d’intégrer de nouvelles fonctionnalités offertes par l’outil smartphone.

À terme, il faudra envisager l’e-constat comme une étape clé de la relation entre l’assuré et son assureur.