D’après le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO), entre 370.000 et 740.000 véhicules rouleraient sans assurance en France, soit entre 1 et 2 % des conducteurs. Une hausse de près de 30 % depuis 2008,  » phénomène inquiétant » selon les professionnels. Concrètement, quels sont les risques de rouler sans assurance ?

Quelles sont les raisons qui poussent les conducteurs à ne pas souscrire une assurance ?

La raison principale et redondante est bien sûr celle du tarif ; prohibitif pour les nouveaux conducteurs, il pourrait être la cause principale du phénomène de non assurance de cette population. En effet, près de 30% des dossiers traités par le FGAO en 2013 concernent des conducteurs de moins de 25 ans. Et si l’on élargit la fourchette, les conducteurs entre 18 et 35 ans représentent 59% des non-assurés !

Tarif important pour les autres conducteurs qui ne bénéficient pas d’un bonus significatif, et qui ne peuvent faire jouer la concurrence pour baisser les prix. Peut-être que la loi Hamon, apportera de la souplesse dans les conditions de résiliation des contrats permettant ainsi de faire baisser les prix.

Quelles sont les conséquences en cas d’accident sans être assuré ?

 Sans parler des victimes des accidents, tous les conducteurs sont d’une manière ou d’une autre touchés par les préjudices corporels, professionnels ou financiers :

  • Le conducteur contrevenant

Rappelons-le, il est obligatoire d’assurer son véhicule : s’y soustraire est considéré comme un délit et passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 €, voire l’annulation du permis ou la confiscation dudit véhicule.

Le responsable d’un sinistre doit rembourser les frais parfois exorbitants engagés par le FGAO et peut se retrouver endetté à vie. Et de telles sommes restent souvent à la charge des héritiers, en cas de décès du responsable.

  • Le conducteur assuré

L’an dernier, le coût de la conduite sans assurance, avancé par le FGAO, a été estimé à plus de 88 millions d’euros. En effet, « les victimes de ces personnes non assurées sont indemnisées par le Fonds de garantie », explique François Werner, le Directeur général de la structure. « Après, il faut bien que nous nous financions. Nous nous finançons en poursuivant les auteurs qui sont du coup endettés pour des années mais aussi, forcément, par une contribution de la collectivité des assurés », poursuit-il.

Ainsi, dans le cas d’accidents impliquant des conducteurs non assurés, ceux qui paient sont paradoxalement les assurés…

Comment faire pour endiguer ce phénomène ?

 Afin de limiter ce phénomène, le FGAO a identifié deux moyens d’actions :

  • En s’associant à l’association Prévention routière, une campagne de prévention a été lancée, qui cible en particulier les jeunes avec explications, chiffres et vidéos. L’organisme rappelle que les causes de non-assurance sont nombreuses : primes impayées, fausse déclaration entraînant la nullité du contrat, refus de s’assurer pour cause de coût trop élevé, ignorance de certaines conditions annulant l’assurance ou négligence.
  • Le FGAO propose également la création d’un répertoire centralisé dont le but est de rapprocher les véhicules immatriculés et les contrats d’assurance. Ainsi, il serait possible de repérer en amont les véhicules non-assurés. « Il a été adopté par tous les autres pays en Europe […] comme en Grande-Bretagne où le taux de non-assurés est passé par la suite de 8 % à 4 % », souligne François Werner. Il reste à faire valider cette proposition par le gouvernement dans un contexte politique chargé.

Donc, pourquoi rouler sans assurance ? Au-delà des aspects légaux, les économies réalisées sur l’assurance auto doivent être confrontées au risque d’accident grave, et d’être endetté lourdement à vie. À vous de choisir…