Wavestone a participé à l’édition 2018 du CES Las Vegas pour présenter notre étude sur « La place de la France et de L’Europe pour la Deep Technology ». Jeudi 25 Janvier, Laurent Stoupy, Directeur Associé de la practice Digital & Emerging Technology est intervenu au Cercle Lab pour faire le bilan de ce CES et des grands enjeux sectoriels de demain.

Qu’est-ce que le CES ?

Le CES, Consumer Electronic Show, est le salon le plus important consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Depuis sa première édition en 1967, le CES n’a cessé de prendre de l’ampleur.

Contrairement à ce qu’ont pu laisser penser les médias français, le CES est d’abord un salon d’industriels. Les startups occupent une partie relativement petite du salon. L’innovation y est donc largement portée par les grandes entreprises. Deux secteurs ont particulièrement marqué cette édition 2018.

Le Smart Home (ou maison connectée)

Si tout est désormais connectable à un prix accessible abordable dans la maison, la place de fédérateur reste encore à prendre dans l’optique d’assurer l’interopérabilité de ces objets connectés. Déjà bien lancés sur le sujet, les assistants vocaux de Google, Amazon et Apple pourraient rapidement prendre ce rôle dans les années à venir (chaque objet connecté affichant d’ores et déjà sa compatibilité avec ces derniers). Seront-ils les déclencheurs du lancement de ce marché ?

Par ailleurs, même s’ils restent encore un sujet de startups, les robots assistants, avec leur interface émotionnelle, pourraient proposer une alternative aux GAFA notamment dans le secteur de la Silver Economy ou encore de la santé.

Mis à part La Poste, l’industrie du service était (logiquement) absente du CES qui se concentre essentiellement sur les solutions techniques. Notons cependant que la question de la protection des données personnelles, sujet pourtant d’actualité avec l’entrée en vigueur de la réglementation GDPR, n’y a été que très peu abordée.

Finalement, une étape importante reste encore à passer pour que le marché du Smart Home se développe réellement :

– Comment interconnecter les objets pour offrir une assistance complète et ergonomique ?

– Quels services, basés sur ces objets connectés, pourra-t-on alors proposer aux clients ?

Le véhicule autonome / connecté

Si le développement du véhicule autonome s’accélère (quelques prototypes en fonction faisaient la navette lors du CES) il n’a pas encore atteint le stade industriel. En effet, bien que les composants soient déjà au bon niveau de performance et que les équipementiers commencent à travailler sur leur intégration, le sujet reste encore au niveau du prototype voire même du concept chez les constructeurs automobiles.

Ainsi, si les véhicules totalement autonomes (de niveau 5) restent encore hors d’atteinte, les niveaux 3 (possibilité de lâcher le volant quelques secondes pour consulter son téléphone) et niveaux 4 (possibilité de dormir lors du trajet) pourraient bien être commercialisés d’ici peu.

Néanmoins, bien que certains constructeurs annoncent déjà une réduction de l’accidentalité de 30% dès le niveau 3 d’autonomie, les plus avancés (Tesla ou Byron) misent pour l’instant sur des véhicules très haut de gamme : Il faudra donc attendre encore quelques années avant d’assister à une vraie démocratisation du phénomène.

De son côté, le marché du véhicule connecté est déjà très mature : les services exploitant ces composants (tels que le car-sharing) se développent rapidement. Les assureurs pourraient alors profiter de cette évolution pour développer davantage les offres de « pay as you drive » ou proposer des assurances éphémères dans le cas de véhicules partagés.

Une source d’inspiration pour les assureurs

Le CES se concentre sur les solutions, premier niveau de la chaîne de valeur, plutôt que sur les services associés. Il met ainsi en évidence les évolutions à venir dans les secteurs de l’Habitation, l’Auto et la Santé. Ces évolutions sont autant d’opportunités pour les assureurs de proposer de nouveaux produits et services, toujours plus adaptés aux besoins et usages de leurs clients.