Une étude YouGov pour la Maif met en lumière un déficit de notoriété autour de la Garantie des Accidents de la Vie. En effet, les 2/3 des Français pensent détenir une GAV alors qu’ils ne sont en réalité que 15% à en bénéficier. Si à première vue ce déficit de compréhension autour de la GAV peut sembler un frein à son développement, les Français ne restent pas moins sensibles aux accidents de la vie courante et souhaitent être davantage informés sur les assurances en la matière. Ce qui ouvre un boulevard à la GAV… Quelles sont donc les spécificités de cette garantie encore un peu méconnue mais qui représente pourtant un relais de croissance indéniable pour les acteurs assurantiels ?

La GAV, c’est quoi ?

Lancée au début des années 2000, la GAV a été créée dans le but de pallier les carences des offres d’assurance existantes. Par exemple, si un piéton se fait renverser par un cycliste considéré comme responsable de l’accident, l’assurance en responsabilité civile de ce dernier sera chargée de verser une indemnité à la victime proportionnellement au préjudice subi et au degré de responsabilité déterminé. Mais qu’en est-il d’un piéton qui glisse sur une plaque de verglas et se blesse sévèrement ? Aucune responsabilité tierce ne peut être engagée et seuls ses frais médicaux seront pris en charge par la Sécurité Sociale et sa complémentaire santé.

C’est là tout l’intérêt et l’objet de la GAV, qui intervient en dehors de toute recherche de responsabilité sur des dommages consécutifs à des :

  • Accidents domestiques (brûlure…)
  • Accidents survenus dans le cadre de loisirs (sport…)
  • Catastrophes naturelles ou technologiques
  • Accidents médicaux
  • Agressions ou attentats

… et qui indemnise les préjudices :

  • Financier (par exemple, une compensation de la perte de revenu)
  • Esthétique
  • D’agrément
  • Le pretium doloris (souffrances physiques et morales), une spécificité de la GAV.

Bien que l’objet de la GAV soit de combler les carences des offres existantes, des garanties similaires à cette dernière se retrouvent dans d’autres produits d’assurance, pouvant parfois créer la confusion chez les assurés ne sachant plus s’ils sont couverts au titre de la GAV ou pas. Par exemple, les assurances sportives les couvrent en cas d’accident lié à la pratique de leurs loisirs. De même, certaines cartes bancaires assurent leurs détenteurs et leurs proches en cas d’accident ou de décès.

 

La GAV, un relais de croissance très profitable sur un marché de l’assurance qui arrive à saturation

Malgré son déficit de notoriété, la GAV reste une garantie phare du secteur assurantiel. Avec 759 millions d’euros de cotisations pour 573 millions d’euros de montants liés à des sinistres, son ratio sinistres/primes de 75% représente une des valeurs clients les plus faibles sur le marché de l’assurance. À titre de comparaison, le ratio sinistres/primes de l’assurance auto dépasse 85%.

Un tel ratio s’explique par deux raisons :

De plus, la GAV représente un marché très dynamique et en pleine croissance pour les assureurs. Loin d’être saturé, le marché est porté par des Français de plus en plus sensibles aux risques liés aux accidents de la vie courante. Avec 11 millions d’accidents chaque année dont 20 000 décès, les accidents de la vie courante représentent la 3ème cause de mortalité en France devant les accidents de la route. Les assureurs peuvent donc compter sur une masse assurable croissante qui laisse présager de belles perspectives à la Garantie des Accidents de la Vie.

Enfin, la GAV se distingue par sa simplicité et facilité à commercialiser. La plupart des offres disponibles sur le marché proposent deux formules : une avec un seuil de déclenchement de l’indemnité à 30% (seuil minimal requis par la FFSA) et une autre avec un seuil plus bas (1 à 10%). La formule est ensuite adaptée au cadre familial (personne seule, couple sans ou avec enfant etc.). Cet argument finit de convaincre les acteurs de l’attractivité de la GAV.

Les assureurs ont bien cerné l’intérêt de la GAV et sont nombreux à se disputer le marché. Pour se distinguer, ils mobilisent leurs efforts pour refondre leurs offres et proposer des garanties étendues renforcées par des solutions d’assistance. Pour preuve, le courtier Solly Azar a commencé la refonte de l’ensemble de sa gamme par sa Garantie des Accidents de la Vie, en collaboration avec Swisslife. Par ailleurs, les assureurs insistent particulièrement sur la communication afin de pallier le déficit de notoriété de la GAV. Ainsi, GAN Assurances a lancé en 2017 un jeu concours « Rallye Quiz » afin de sensibiliser ses clients aux accidents de la vie et d’accroître sa compréhension.