La Blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle est devenue aujourd’hui incontournable dans le monde des nouvelles technologies, obligeant les institutions financières et assurancielles à s’y intéresser afin d’en ressortir des applications spécifiques à leurs différents domaines d’activités. Pour cela nombre d’entre elles se sont réunies au sein de consortiums (B3i pour le monde de l’assurance, R3 CEV pour les banques et le LaBChain qui regroupe des assureurs et des banquiers).

Pourquoi choisir un consortium

Les consortiums, à la différence des Blockchain publiques, vont être un bon moyen pour ce type d’acteurs (banque et assurance) d’utiliser la technologie Blockchain. Ces secteurs sont par principe fortement régulés et nécessitent une transparence forte, ce que ne permet pas la Blockchain dite publique qui a pour principe l’anonymat de ces membres.

Le consortium va donc être une sorte de cercle privé dans lequel n’interviendront que ses membres permettant ainsi une transparence complète.

Quels applicatifs ressortent du choix de cette technologie

En termes de Blockchain le secteur bancaire est plus avancé que son pendant de l’assurance.

Intéressons-nous au consortium R3 (regroupant environ 70 institutions financières comme Goldman Sachs, BNP Paribas…) qui a pu travailler sur le sujet des lettres de crédit (document qui permet de réduire le risque de paiement entre un importateur et un expéditeur). Ces lettres de crédit étant des document papiers ils représentent une charge administrative importante et ont donc un coût pour les banques.

R3 a donc travaillé sur le sujet et a estimé qu’en plaçant la transaction sur un livre privé partagé, les acteurs peuvent suivre les données en temps réel. Les lettres de crédit sont signées et garanties électroniquement. Les coûts de traitement s’en trouvent donc réduits ce qui permettrait de réduire de 10% à 15% les coûts du trade finance ce qui, en augmentant les volumes, se traduirait par une croissance de 15% des revenus des banque.

Les premières simulations laissent donc présager d’une longue vie pour ces consortiums grâce notamment aux réductions de coûts qu’ils pourraient permettre (on parlerait ainsi de 20 milliards de dollars de réductions de coûts d’ici 2022). Mais ces consortiums sont-ils la solutions idoine ?

Les limites actuelles des consortiums block Chain : le cas du consortium R3

Le 31 octobre dernier la banque américaine Goldman Sachs a quitté le consortium R3. Le départ de Goldman Sachs refléterait son insatisfaction vis-à-vis de la gouvernance de R3, qui n’a cessé d’agréger de nouveaux membres. Il ne remet donc pas en cause la capacité de la technologie mais la lenteur avec laquelle les résultats arrivent et surtout le coût que cela engendre au sein du consortium. La banque continue de travailler sur le sujet et cherche à breveter deux inventions liées à la blockchain sur le trading du forex et les monnaies digitales.

Pour de nombreuses banques voulant imiter Goldman  Sachs, R3 représentait le seul moyen de mettre un pied dans le monde de la Blockchain. Ils ont dorénavant intégré les compétences et les connaissances et vont pouvoir monter leurs propres projets qui ne bénéficieront pas à leurs concurrents. On peut donc supposer que ces consortiums vont avoir une durée de vie limitée ou ne s’adresseront qu’aux établissements ayant des ressources limitées et qui n’ont pas les moyens de développer des projets propres.