Les taux de crédits immobiliers n’ont jamais été aussi bas : moins de 2% en moyenne sur 20 ans, et 1,8% sur 15 ans. Du jamais vu ! C’est donc tout naturellement que les candidats à l’accession à la propriété devraient se montrer de plus en plus nombreux dans les mois à venir, s’accompagnant dans la plupart des cas d’une assurance emprunteur. Si en 2015, 85% d’entre elles sont souscrites auprès d’un conseiller bancaire dans le cadre d’un contrat groupe en même temps que le crédit, l’emprunteur n’a pas pour autant l’obligation de la souscrire auprès de ce dernier. En effet avec les lois Lagarde et Hamon, le consommateur peut aujourd’hui accéder à la couverture de son choix en optant pour une assurance individuelle via une délégation d’assurance.  Une aubaine pour les assureurs ? Oui, mais pas seulement…

 

De nouvelles opportunités pour les assureurs

S’ils mobilisent tout particulièrement l’attention des futurs acquéreurs, les taux de prêts immobiliers ne font pas tout. En effet, l’assurance emprunteur prend désormais une part importante dans tout projet immobilier, pouvant représenter jusqu’à 20% du coût total du prêt.  Le nombre de contrats souscrits en 2015 a également fortement augmenté (+25% pour les demandes d’assurance instruites).

Une opportunité que se sont empressés de saisir de nombreux assureurs, en proposant des assurances adaptées et plus intéressantes selon le profil des futurs propriétaires (jeunes, non-fumeurs,…), reprenant des parts de marchés aux groupes bancaires. L’assurance emprunteur prend d’ailleurs un volume de plus en plus important au sein du chiffre d’affaires des assureurs – par exemple 10,8% du chiffre d’affaires de CNP Assurances en 2014.

La digitalisation des offres est aussi un des principaux leviers pour attirer de nouveaux clients, comme Swiss Life qui propose désormais une offre digitale : un contrat collectif à adhésion individuelle, qui permet un parcours client simplifié avec une souscription possible par signature électronique et une accélération au niveau de l’obtention du certificat d’adhésion.

 

De nouveaux acteurs sur le marché de l’assurance emprunteur

Mais les assureurs ne sont pas les seuls à se positionner sur l’offre digitale ! D’autres acteurs, comme les fintechs, qui ont fait du digital leur spécialité, proposent des offres adaptées aux besoins clients. C’est le cas de Lifesquare, start-up spécialisée dans le développement de solutions en assurance santé et prévoyance à destination des assureurs, banques, mutuelles et courtiers, qui lance une assurance emprunteur dématérialisée.

La riposte bancaire est également en marche. D’abord avec une segmentation plus fine des contrats pour ajuster leurs prix. Puis également par des opérations marketing : BNP Paribas récompense également la fidélité de ses souscripteurs depuis fin 2015 en proposant une remise de 20% sur leur cotisation en cas d’assurance groupe souscrite dans la banque dans les deux dernières années. Les banques ont aussi créé des offres individuelles (Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif) pour répondre aux attentes de leurs clients. Enfin, certaines mutuelles (MACIF, MMA, Mutlog) ont développé des contrats d’assurance emprunteur à destination de leurs sociétaires.

 

De fortes perspectives de croissance dans les prochaines années

Avec les récentes évolutions de la réglementation, la digitalisation de l’offre, et surtout l’accès facilité à l’information – via les comparateurs notamment – pour le consommateur, la concurrence évolue elle aussi. Les opérateurs modernisent leurs produits et améliorent le rapport qualité/ prix de leurs offres. En parallèle, le big data et l’accès massif à l’information pour les professionnels vont favoriser l’émergence d’offres de plus en plus individualisées et adaptées à chaque profil. De ce fait, la part des contrats de délégation d’assurances par rapport aux contrats groupes pourrait rapidement augmenter pour dépasser les 20% dans les années à venir, avec d’autant plus de perspectives de croissance pour les assureurs.