Lors de la présentation de l’ouverture du Forum international Agriculture et changement climatique, le ministre français de l’Agriculture annonçait que « le secteur de l’agriculture et de la forêt pourrait participer à hauteur d’un quart » de l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union Européenne d’ici 2030.

Cette annonce montre bien que les acteurs de l’agriculture souhaitent être une force de proposition en vue de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre 2015. Souvent montré du doigt pour son empreinte écologique jugée forte, ce secteur se positionnera donc très probablement comme acteur du challenge environnemental que la planète, ses dirigeants et ses citoyens doivent relever.

C’est également sur le thème de la sécurité alimentaire – enjeu phare de la 20ème et 21ème édition de la COP faisant partie intégrante de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) – que le secteur de l’agriculture devra être porteur d’espoir et de solutions.

Person drawing Innovation concept on white paper in the office

Pour cela, les leviers à actionner passeront nécessairement par l’innovation et la recherche, sujets sur lesquels la France peut et doit avoir un temps d’avance sur ses partenaires européens et internationaux.  Le développement des nouvelles technologies en agriculture devrait s’amplifier dans les années futures grâce à la rapide évolution de l’équipement informatique et électronique des professionnels agricoles. L’agriculture – comme d’autres secteurs d’activités – vit une véritable rupture technologique. Chacun de ces nouveaux outils seront donc à évaluer sous différents angles : économique, environnemental ou encore opérationnel, toujours dans le but d’apporter un service de qualité à l’entrepreneur.

La france est aujorud’hui un leader mondial dans le développement des drones. Cette première place symbolise bien la recherche permanente d’évolutions dans les pratiques agricoles entre solutions au changement climatique et développement technologiques, développement durable et compétitivité, rôle des politiques publiques et développement d’un marché porteur d’emploi. Actualité représentative de ces nouvelles opportunités, le français Parrot, connu notamment pour ses drones grands publics,  a lancé, jeudi 19 novembre, une augmentation de capital de 300 millions d’euros au prix de 17 euros l’action, signant la plus grosse opération de ce type réalisée en France en 2015. Ce nouveau marché présente donc vraisemblablement des opportunités de business pour les assureurs.

Le drone, nouveau venu dans le paysage technologique du secteur agricole

Le secteur de l’agriculture utilise déjà des outils de pointe à son service : l’usage de satellite pour la cartographie des cultures ou encore celui du GPS pour le guidage des engins agricoles. Le drone est un nouveau venu dans cet ensemble de technologies, mais possède quelques spécificités.

Il s’agit tout d’abord d’une technologie à forte valeur ajoutée pour la couverture des terres. Avec un total d’environ 13 millions d’hectare de terres arables dont seulement 700 000 couverts pour l’heure par satellite, la France possède un vaste territoire agricole qui nécessite l’utilisation de nouveaux moyens agiles.

Ces aéronefs, capables de voler sans pilote, sont également équipés d’un système de bord permettant le pilotage et le vol de façon automatique et peuvent embarquer des capteurs modulables permettant l’acquisition d’images de haute qualité.

Enfin, selon les spécialistes, les drones sont moins dépendants que la couverture satellite classique des variations météorologiques. Ils permettent donc l’élaboration de cartographies parcellaires des champs à n’importe quel moment, répondant entre autre aux problèmes posées par les couvertures nuageuses.

Une règlementation française très encadrée

réglementationEn France, la réglementation aérienne datant de 2012  est très précise sur le vol des drones.  Ainsi, les drones de loisirs, non dotés de caméras, pilotés à vue hors des zones peuplées et à moins de 150 mètres d’altitude n’ont pas besoin de permis de vol. Pour les autres, les règles sont très strictes et c’est pourquoi seules quelques 200 sociétés disposent pour l’heure d’agréments et de personnels qualifiés et certifiés qui peuvent faire voler des drones. Les contraintes législatives sont donc relativement fortes.

De nouveaux capteurs de données utilisés par le marché de l’assurance

Les assureurs, bien que proposant aujourd’hui des contrats de responsabilité civiles, sont encore prudents car ils ne disposent que de peu de recul – et de données – sur le(s) risque(s) de cette nouvelle technologie. Globalement, et en raison des primes de risques pouvant aller jusqu’à 10% de la valeur de l’appareil, les entrepreneurs portent donc la plus grande part du risque de dommages matériels.

On peut toutefois noter la mise en place de partenariats entre compagnies d’assurances et start-up qui s’intéressent à ce nouveau marché. C’est par exemple le cas du rapprochement  en février 2015 de Groupama et Airinov, leader du marché des drones agricoles.

Pourtant, l’utilisation des drones laisse entrevoir des applications de toute sorte pouvant modifier nos habitudes de consommation et du même coup la collecte de données associées. Présents dans les médias, le tourisme, la livraison de colis, la surveillance, l’agriculture ou encore l’industrie les drones restent donc convoités par les assureurs au moins en tant que capteurs de données – au même titre que les objets connectés – et pourront donc s’avérer utile dans l’élaboration de futures nouvelles polices d’assurance.