Depuis juin dernier, Malaysia Airlines est, bien malgré elle, sous les feux des projecteurs. Au-delà de l’incontestable drame humain, qu’en est-il d’un point de vue purement assurantiel ? Si Allianz, à la tête du consortium d’assureurs de la compagnie, ne communique que très peu à ce sujet, des informations semblent avoir filtré dans les medias.

Si, suite au crash en Ukraine d’un avion affrété par la compagnie malaisienne,  Jacqueline Maher, porte-parole d’Allianz, affirme qu’ «il est beaucoup trop tôt pour commenter ce tragique accident dont les circonstances doivent encore être déterminées». Tout laisse à penser que l’assureur, qui dirige le pool des assureurs de la compagnie aérienne, devra indemniser les victimes, mais aussi la compagnie aérienne elle-même.

En effet et selon Bloomberg, l’avion, estimé à 97,3 millions de dollars, été assuré contre tout dommage lié à des actes de guerre. Le crash a beau être qualifié de terrorisme, la clause pourra potentiellement jouer en la faveur de la compagnie.

A ces quelques millions de dollars, s’ajoutera l’indemnisation des victimes. Pour rappel et selon la convention de Montréal de 1999, l’indemnité est plafonnée à 112 000 euros par victime. Suite à la disparition d’un autre appareil en juin dernier, un journal chinois croit savoir que l’indemnité versée s’élevait alors à 50 000 dollars par victime.

Si la facture s’avère salée, quels sont les risques auxquels Allianz est exposé ?

Cette double indemnisation ne s’est pas accompagnée d’une baisse significative du cours de l’action de l’assureur. Trois jours après le crash de l’avion en Ukraine, son cours accusait une baisse de 0,31% : le risque financier semble donc limité à la seule sphère comptable. En outre, le consortium d’assureurs est composé de plusieurs grands groupes qui transfère tout ou partie de ses risques à un réassureur, tel Aon : ce montage juridique permet de limiter le montant des indemnités versé par l’assureur allemand .

En tout cas, cette inertie boursière laisse penser que l’assureur ne sera que peu exposé aux foudres du risque image. Le traitement des événements par les medias abondent également dans ce sens : si la marque Malaysia Airlines est massivement relayée, celui d’Allianz semble être passé aux oubliettes. Là aussi, le risque image semble être confiné, à l’exception peut-être, de la Malaisie, pays dans lequel Allianz est l’un des principaux assureurs.