Dirk, zone de catastrophes naturelles, alertes météo, indemnisation….. Bon nombre de  vocables entendus à longueur de journée – parfois considérés comme anxiogènes – mettent en lumière l’importance des épisodes naturels exceptionnels. 

Face à l’ampleur et à l’augmentation de ces phénomènes, l’économie est particulièrement affectée dans de nombreux secteurs.

Les réparations nécessitent le recours à des mécanismes d’assurance qui mobilisent assureurs, réassureurs mais aussi l’Etat. Bien que les modes d’indemnisation divergent d’un pays à l’autre, la tension croissante sur les politiques tarifaires n’en demeure pas moins une constante du marché.

Un impact économique croissant de près de 125 milliards de dollars en 2013, soit un peu moins de 5% du PIB de la France en 2012

Source : Banque Mondiale, sur la base de données retraitée par le réassureur Munich Re

Source : Banque Mondiale, sur la base de données retraitée par le réassureur Munich Re

D’après les études menées par le réassureur Munich Re, les 20 dernières années ont vu croître de manière significative le nombre de catastrophes naturelles dans le monde. A l’instar de ce qui s’est passé en Thaïlande avec le tsunami, ou plus récemment avec le cyclone Bejisa à la Réunion, la moindre catastrophe naturelle entraîne un ralentissement voire un blocage complet de l’économie d’une région. Même si le montant des dégâts fluctue d’une année sur l’autre, la tendance est globalement à l’augmentation. Ainsi, les enjeux financiers sont de plus en plus prégnants pour les assureurs et les réassureurs. La diversité des garanties proposées donne un aperçu de la variété des secteurs impactés de près ou de loin par les catastrophes naturelles.

 

 

 

Des métiers impactés très divers

En effet, les aléas climatiques ont, dans certaines circonstances, des effets dévastateurs sur les infrastructures électriques, la voirie, les bâtiments, les champs, le comportement des consommateurs…. De nombreux secteurs souffrent directement ou indirectement d’événements naturels extrêmes :

  • Agriculture : récoltes abîmées,
  • Tourisme/restauration/culture : baisse de la consommation des clients,
  • Construction : chantiers ralentis en cas de mauvais temps,
  • Energie : infrastructure et variation de la consommation,
  • Industrie : arrêt de site de production,
  • Distribution : modification du comportement des consommateurs.

Les attentes en matière de solutions d’assurance diffèrent en fonction de la population sinistrée. En ce sens, les modalités d’indemnisation sont un des enjeux majeurs auxquels sont confrontés états et assureurs.

L’indemnisation, au cœur du dispositif de relance d’activité, varie en fonction des pays

Dès lors qu’une catastrophe a frappé une région, il est vital de procéder rapidement aux remises en état qui nécessitent la mobilisation de sommes importantes, afin d’éviter des effets secondaires économiques dramatiques…. 3 modalités principales de remboursement existent en Europe, relatives au degré d’intervention de l’Etat : Modalités de remboursement

  • Système exclusivement privé sans intervention de l’état  (ex : Grande Bretagne),
  • Système hybride qui allie réassurance privée et intervention de l’état (ex : France),
  • Système entièrement public pour pallier la déficience du secteur assurantiel domestique (ex : Italie).

Le dispositif français : le classement en zone de catastrophe naturelle ; sésame pour l’indemnisation

Source : Bretagne-environnement

Source : Bretagne-environnement

Instauré en 1982, ce dernier repose exclusivement sur la déclaration ou non d’une zone en état de catastrophe naturelle par l’Etat et publiée au Journal Officiel. Une fois que la zone est qualifiée, les sinistrés bénéficiant d’un contrat d’assurance dommage se voient accordés automatiquement la garantie catastrophe naturelle à quelques exceptions près, liées à la qualification des zones ou à des irrégularités administratives. Ce dispositif permet aux assureurs de se réassurer – donc d’être remboursés – par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) qui bénéficie de la garantie de l’Etat.

 Des contraintes grandissantes sur la tarification

Le dispositif français accélère et facilite le remboursement des assurés. Néanmoins, avec la multiplication des phénomènes, les modes d’indemnisation sont soumis à des tensions croissantes pour :

  • Les assurés : les primes risquent de s’apprécier et les justificatifs de sinistres demandés sont toujours plus nombreux,
  • L’Etat : responsable de la qualification des zones en catastrophes naturelles ; enjeu politique, particulièrement pour les maires des communes concernées,
  • Les professionnels de l’assurance : l’optimisation et la juste tarification des primes font l’objet de modélisations toujours plus poussées.

Face à la recrudescence des phénomènes climatiques extrêmes, la prévention des catastrophes naturelles permet de limiter en partie l’augmentation des primes d’assurance et des dégâts qui touchent particuliers, entreprises et municipalités. Selon l’UNESCO, 1 euro investi dans la prévention permet d’économiser 4 à 8 euros de pertes !